ADRIC – Laïcité

Quelles sont les différences entre laïcité et sécularisation ?

Quelles sont les différences entre laïcité et sécularisation ?

Qu’est-ce que la laïcité ouverte ?

Si en tant qu’acte ponctuel, la sécularisation (étymologiquement, rendre au siècle, au monde), désigne le transfert de propriété d’une institution ecclésiastique à une institution séculière et profane, son acception globale renvoie au processus historique, sociologique et juridique, qui fait rentrer dans le domaine public et civil, les institutions et fonctions qui étaient sous le pouvoir du religieux. En ce qui concerne la laïcité, comme cela a été précisé dans les points précédents, il s’agit d’un principe qui affirme la séparation stricte entre les religions et l’Etat et met l’accent sur la neutralité de ce dernier face aux institutions religieuses.

Politiquement parlant, l’expression « laïcité ouverte » ou « laïcité plurielle » est employée dans les débats pour critiquer la séparation rigoureuse entre l’Etat et les religions et valoriser les modèles fondés sur la sécularisation, comme en Grande-Bretagne, au Canada ou aux Etats-Unis qui, sous diverses formes, prennent en considération les droits coutumiers et le statut confessionnel des citoyens. Or, pour clarifier ce débat, il est important de rappeler que, dans tous les pays, la construction démocratique s’est accompagnée d’une sécularisation des institutions, mais c’est en France que le principe de séparation de l’Église et de l’État s’est imposé en premier. Avant d’arriver à une culture démocratique et laïque, la France, « fille aînée de l’Église », a été un pays très majoritairement catholique, régi jusqu’à la Révolution par le principe d’Ancien Régime « Un roi, une loi, une foi ». Les religions minoritaires étaient persécutées, ou bien cantonnées à des métiers à l’époque dévalorisés (le commerce, l’usure, la boucherie…) qui, par ailleurs, étaient surtaxés. Ce n’est que progressivement que les institutions françaises ont été sécularisées, puis laïcisées, avec la fin de la prééminence de la religion catholique sur la vie politique, sociale et éducative.

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