ADRIC – Laïcité

Laïcité / Autonomie du politique et du religieux

Laïcité / Autonomie du politique et du religieux

La loi de 1905 pose un principe de séparation des Églises et de l’État qui entérine l’autonomie du politique à l’égard du religieux, et de la citoyenneté à l’égard de l’appartenance confessionnelle.

L’autonomie des cultes est ainsi garantie : l’État n’a aucune compétence pour l’organisation des cultes, le recrutement des personnels, leur formation, leur statut qui relèvent du droit ecclésial ou des normes et organisations propres à chaque religion. En tant que fait social, le fait religieux intéresse nécessairement les responsables politiques.

La neutralité de l’État n’est donc pas un retrait ou une indifférence, mais un outil de cohésion sociale, d’intégration de tous dans la société. Ainsi, de l’objectif initial d’affirmer l’indépendance de l’État par rapport aux pouvoirs religieux (et en particulier celui de l’église catholique), aujourd’hui, la neutralité sert également, dans une société beaucoup plus diverse sur le plan religieux, à favoriser le vivre-ensemble dans l’égalité.

Quelques repères

L’autonomie du politique s’incarne aussi dans :

  1. L’application nationale des lois : quand le pouvoir politique a légiféré, aucune instance religieuse ne peut prétendre échapper à la loi commune. Les lois s’appliquent sur l’ensemble du territoire, à tous les individus, quelle que soit leur religion ou leur conviction philosophique. Au contraire, dans des systèmes non-laïques, la loi peut être appliquée de manière différenciée. Par exemple, en Grèce, le territoire du Mont-Athos est interdit aux femmes en raison de leur sexe.
  2. L’état civil : Avant la création de l’état civil laïque, les personnes des religions minoritaires et les athées ne pouvaient pas être enterrés dans les cimetières. La France a été le premier pays à créer un état civil laïque : tout individu y est inscrit, de la naissance à la mort, quelle que soit son origine, son sexe, son rang ou sa religion. Au contraire, dans les systèmes théocratiques, la citoyenneté est liée à la religion, et cette confusion rompt toute égalité de traitement au détriment des minoritaires et des agnostiques. Ainsi, dans de nombreux pays, la mairie ne fait que valider les mariages célébrés religieusement. En France, le mariage civil prévaut et l’État n’intervient pas dans les cérémonies religieuses qui peuvent éventuellement avoir lieu après les cérémonies civiles. Le système laïque permet à l’État de défaire ce qu’il a fait, et donc d’annuler des mariages ou de prononcer des divorces. Dans les systèmes théocratiques, ces deux possibilités sont très fortement limitées.
  3. Le droit du sol : La première loi sur le droit du sol en France date de 1851. Contrairement aux pays théocratiques où la nationalité est liée à la religion, en France, la nationalité française ne se transmet pas seulement par la filiation ou par le sang, mais par la naissance sur le territoire national. Sur 40 000 jeunes nés en France de parents étrangers, 38 000 deviennent français à leur majorité.

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