1) Il s’agit de préciser la différence entre le religieux et le culturel : bien que le religieux fasse partie du culturel, les ressources et appartenances culturelles ne peuvent se réduire à une appartenance ou à une croyance religieuse. La confusion des registres favorise la rigidification de l’identité religieuse. Elle peut conduire à une assignation identitaire à partir de la naissance ou de l’appartenance à un groupe, au mépris de la liberté de la personne. Par exemple, il est courant d’assigner toute personne qui porte un nom d’origine arabe à la religion musulmane.

Pour déconstruire ce type d’assignation identitaire, il est important de :

-Souligner la richesse et la pluralité des ressources qui constituent une culture portée par des individus, des groupes et des sociétés ;

-Prendre en compte la dynamique de l’évo­lution des cultures qui les amène à des changements auxquels contribuent également les initiatives des individus, des groupes et des sociétés.

2) Il s’agit de distinguer le religieux, le culturel et le politique. Cette distinction, relativement récente dans l’histoire de l’humanité, constitue désormais un fonds commun des sociétés modernes, l’une des bases de la vie commune dans une société démo­cratique.  En effet, la démocratie crée une culture propre fondée sur la liberté et l’égalité des citoyens, ce qui va de la paire avec la sécularisation. En France, l’affirmation de la laïcité confirme cet acquis et l’approfondit. La distinction entre le politique et le religieux recouvre ainsi une autre distinction : celle entre l’intérêt général et l’intérêt particulier qui impose à l’État de s’abstenir de soutenir telle ou telle religion, ou l’athéisme, tout comme il doit s’abstenir de financer un quelconque système de croyance.