ADRIC – Laïcité

Comment peut-on parler de la laïcité avec des populations primo-arrivantes ?

Comment peut-on parler de la laïcité avec des populations primo-arrivantes ?

N’ayant pas connu et expérimenté la laïcité, la plupart des populations primo-arrivantes s’interrogent sur les fondements et les différentes applications de la laïcité dans la société française. Pour ne pas pécher par excès d’abstraction, dans les échanges avec ces publics à ce sujet, la volonté de défendre des valeurs universelles doit s’enri­chir des spécificités de chacun. La prise en compte des particularités et des diversités culturelles crée une dynamique pour la société tout entière : elle favorise les brassages, encourage les évolutions culturelles, crée de nouvelles formes de savoirs et explore de nouvelles perspectives.

De la même façon, il est important d’éviter une approche essentialiste des problè­mes qui naturaliserait les croyances ou les appartenances. Cela est d’autant plus nécessaire que l’assignation à une culture d’origine n’est pas seulement le fait de la « société d’accueil », mais aussi celui de familles qui assignent leur(s) proche(s) à une origine idéalisée, et celui de communautés repliées sur des traditions peu respectueuses des libertés individuelles. Des groupes politiques instrumentalisent aussi le religieux et conduisent, au nom de la religion, leur projet collectif en s’appuyant sur des stratégies identitaires. Les appartenances culturelles deviennent alors une source de codes et de normes ségrégationnistes. Il convient d’éviter à la fois l’assimilationnisme qui imposerait un schéma culturel unique et le cultura­lisme qui enfermerait d’autorité les individus dans un cadre de références culturelles considéré comme immuable.

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